Accès aux soins difficile pour les plus précaires

Refus de soins : revenir à Hippocrate © 123 RF
Refus de soins : revenir à Hippocrate © 123 RF

Le Fonds de la complémentaire santé solidaire s’est associé au Credoc pour réaliser une enquête sur les bénéficiaires de la Cmuc-c et de l’Acs en 2019. Plus malades, ces derniers rencontrent aussi des difficultés dans l’accès aux soins.

Alors que 21 % des Français jugent leur état de santé « peu satisfaisant » ou « pas satisfaisant du tout », un tiers des personnes éligibles à la Cmu-c ou l’Acs (ils vont basculer en 2020 dans le dispositif de la complémentaire santé solidaire) partagent ce sentiment. En effet, ces populations déclarent plus souvent des affections courantes au cours du mois précédent l’enquête comme des maux de tête, des douleurs au dos, un état de nervosité, un état dépressif, des insomnies. Les bénéficiaires sont aussi plus nombreux à souffrir d’une maladie chronique ou d’un handicap par rapport à la population générale.

En cas de préoccupation pour leur santé, les bénéficiaires de l’Acs (67 %) et de la Cmu-c (54 %) consulteraient un médecin en ville mais moins que l’ensemble de la population (73 %).

Une hypothèse d’explication pourrait être liée aux difficultés croissantes que rencontrent les personnes en situation de précarité pour accéder à un médecin traitant, dans un contexte de baisse du nombre de médecins généralistes sur certains territoires. Fin 2018, le taux de déclaration d’un médecin traitant est de 91,7 % pour les bénéficiaires de la Cmu-c contre 93,4 % pour le reste de la population. Les refus de soins auxquels sont confrontés les bénéficiaires de la Cmu-c et de l’Acs pourraient aussi constituer une piste d’explication. Les situations de refus de soins discriminatoires, explicites et directes vis-à-vis des bénéficiaires de la Cmu-c et de l’Acs sont le fait de 9 % des dentistes, 11 % des gynécologues et 15 % des psychiatres.

En première intention, les bénéficiaires de ces deux dispositifs se tourneraient davantage vers le pharmacien (15 %) que l’ensemble de la population (9 %).

En cas de préoccupation pour leur santé, les personnes éligibles à la Cmu-c (10 %) et l’Acs (12 %) iraient plus à l’hôpital que l’ensemble de la population (5 %).