La rémunération des médecins sur objectifs progresse en France.

« L’État organise l’appauvrissement de la Sécurité sociale », alertent les Mutuelles de France © 123 RF
« Il faut remettre le système de protection sociale à l’endroit. En l’appuyant sur une Sécurité sociale de haut niveau financée par l’ensemble des richesses créées. », Pascale Vatel (FMF) . ©123RF

La rémunération des médecins sur objectifs progresse en France. L’amélioration des pratiques se poursuit globalement en matière de vaccination, de prise en charge des maladies chroniques et de prescriptions plus pertinentes et efficientes.

 
Mise en place au 1er janvier 2012, la Rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) a été  revue lors de la convention médicale de 2016 avec des indicateurs actualisés au regard des référentiels de santé publique en vigueur. Effective depuis le 1er janvier 2017, cette nouvelle Rosp a connu des révisions en 2018. « Une fois passé le temps d’appropriation nécessaire qu’impliquait la refonte du dispositif l’an dernier, les résultats de la Rosp sont à nouveau bien orientés cette année, avec une rémunération en hausse pour les médecins. Cette progression témoigne de la pertinence de ce levier d’amélioration des pratiques désormais recentré sur des indicateurs cliniques, »commente Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie.En matière de prévention, de bons résultats sont enregistrés : la vaccination antigrippale progresse après une stagnation en 2017 (+2,4 points chez les personnes de 65 ans et plus, +2,1 points chez les sujets à risque), la part de traitements par antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance continue de baisser (-2,6 points) tout comme la prescription d’antibiotiques des médecins traitants à leurs patients âgés de 16 à 65 ans sans ALD (le nombre de traitements par antibiotiques pour 100 patients passe de 36,1 à 35,8 en moyenne par rapport à 2017).Les indicateurs de dépistage des cancers évoluent différemment : on constate une amélioration du dépistage du cancer du sein, cancer le plus fréquent chez la femme (+0,3 point), mais une baisse du dépistage du cancer du col de l’utérus (-0,7 point) et du cancer colorectal (-1,0 point). Enfin, si la prévention de la iatrogénie médicamenteuse reste globalement bien orientée, des efforts restent à fournir pour diminuer les traitements par benzodiazépine hypnotique (+1,5 point).Concernant le suivi des patients atteints de pathologies chroniques, le dépistage de la maladie rénale chronique continue de s’améliorer que ce soit chez le patient hypertendu(+2,4 points soit 210 000 patients mieux dépistés) ou chez le patient diabétique (+4,1 points soit 100 000 patients mieux dépistés).Pour ce qui est de l’optimisation et l’efficience des prescriptions, l’ensemble des indicateurs est à la hausse. La prescription de biosimilaires d’insuline glargine progresse de 6,3 points en 2018. Les trois indicateurs de prescription dans le répertoire des génériques de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) progressent, en particulier ceux relatifs aux statines (+7,3 points) et aux antihypertenseurs(+4,2 points). L’indicateur de prescription des autres traitements dans le répertoire est stable (+0,1 point).Une rémunération croissante pour les médecinsLe montant de la Rosp pour les médecins traitants de l’adulte et de l’enfant au titre de 2018 a augmenté, atteignant 266,7 millions d’euros (contre 243,5 millions en 2017) soit une augmentation de 9,5 %. En détail, la rémunération de la Rosp pour les médecins traitants de l’adulte progresse de 7,8 % (259,4 contre 240,5 millions d’euros en 2017) et celle des médecins traitants de l’enfant de 142,5 % (7,2 contre 3,0 millions d’euros en 2017).Pour les médecins généralistes, 50 785 professionnels de santé ont perçu une rémunération moyenne de 4 915 euros, soit une augmentation de 6,4 % de leur rémunération par rapport à 2017.Pour les cardiologues, la rémunération s’élève à 9,3 millions d’euros pour 4 326 cardiologues rémunérés en moyenne 2 146 euros.Pour les gastro-entérologues, la rémunération s’élève à 2,8 millions d’euros pour 2 012 gastro-entérologues rémunérés en moyenne 1 405 euros.