A Lyon aussi, 30 chefs de service hospitaliers démissionnent

Manifestation de soignants devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le 29 mai 2021, lors d'une mobilisation internationale pour l'accès à la santé. ©Teresa Suarez/REA
Manifestation de soignants devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le 29 mai 2021, lors d'une mobilisation internationale pour l'accès à la santé. ©Teresa Suarez/REA

Les membres du Collectif Inter Hôpitaux du CHU de Lyon ont décidé de remettre leurs démissions de leurs fonctions administratives (chefferie de service, responsable de commission…) à la Directrice Générale des Hospices Civils de Lyon et au Président de la Commission Médicale d’Etablissement.

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un mouvement national comportant plus de 1000 signataires. « Par cette démarche sans précédent, nous voulons saisir nos concitoyens, notre Gouvernance et plus encore le Gouvernement vis-à-vis des contraintes budgétaires et organisationnelles qui pèsent sur l’Hôpital public. Avec le Collectif Inter Hôpitaux, nous demandons un plan d’envergure urgent avec un volet national et un volet régional».

Selon les démissionnaires, le plan régional confié aux ARS devrait porter notamment sur la coordination entre l’hôpital et la médecine extrahospitalière pour répondre aux besoins de santé dans les territoires sur l’évaluation des embauches de personnels nécessaires et sur la réduction des disparités de revenus entre les professionnels libéraux et hospitaliers à qualification et activité comparables.

Ils demandent une revalorisation significative des salaires des paramédicaux, en plus des diverses primes annoncées, un ONDAM 2020 n’imposant pas de nouvelles économies aux hôpitaux. «Pour ce faire, il manque 600 millions, en plus des 200 millions prévus par le nouveau plan hôpital du gouvernement (en effet sur les 300 millions annoncés, 100 millions sont attribués aux EPHAD qui en ont bien besoin)». Ils réclament également une révision profonde du mode de financement afin de «permettre d’appliquer la règle du juste soin pour le patient, au moindre coût pour la collectivité, d’inciter à la pertinence des prescriptions et des actes au lieu de rechercher à développer les activités rentables pour l’établissement, de donner un sens à une co-gestion effective médico-administrative disposant d’une réelle autonomie grâce à une rénovation de la gouvernance impliquant médecins et gestionnaires, personnels et usagers».

Pour ne pas pénaliser leur patients, nos étudiants et nos collègues, les médecins continuerons à assurer leurs missions de soins, d’enseignement et de recherche. Mais par cette démission collective de nos fonctions administratives, ils souhaitent interpeller l’opinion publique ainsi que Mme la ministre Mme BUZYN sur l’urgence d’un « Grenelle de l’hôpital public ».