« En tant qu’acteur du mouvement social, la mutualité se prononce en faveur d’un droit à l’euthanasie », Nicolas Souveton, de l’espace fédéral d’éthique de la Mutualité Française

« En tant qu’acteur du mouvement social, la mutualité se prononce en faveur d’un droit à l’euthanasie », Nicolas Souveton, de l’espace fédéral d’éthique de la Mutualité Française © Getty Images / Istockphoto
« En tant qu’acteur du mouvement social, la mutualité se prononce en faveur d’un droit à l’euthanasie », Nicolas Souveton, de l’espace fédéral d’éthique de la Mutualité Française © Getty Images / Istockphoto

Dans son dernier numéro, le magazine Viva consacre un dossier spécial sur la fin de vie. Avec les éclairages de spécialistes, et au moment où le calendrier s’accélère, la rédaction pose les contours d’un grand sujet de société. Animateur de l’espace fédéral d’éthique de la Mutualité Française, Nicolas Souveton détaille la position du mouvement sur l’aide active à mourir.

Pourquoi le mouvement mutualiste a-t-il souhaité prendre part au débat sur la fin de vie ?

En tant qu’acteur du mouvement social, la mutualité milite pour faire évoluer la société vers plus de justice et d’égalité. Et le sujet de la fin de vie fait partie des grands débats sociétaux pour lesquels nous souhaitons nous engager. La Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF) a donc décidé de mettre en place un espace fédéral d’éthique pour permettre aux mutualistes de réfléchir à ces questions et de participer au débat public.

Dans ce cadre, nous avons réalisé un certain nombre d’auditions d’acteurs spécialistes du sujet. Nous avons également échangé avec les professionnels de nos établissements de santé mutualistes, qui côtoient au quotidien des hommes et des femmes concernés par la fin de vie.

Quel est l’avis de la mutualité sur le sujet de l’aide active à mourir?

Si la loi sur la fin de vie doit évoluer, il nous semble tout d’abord primordial d’allouer plus de moyens aux soins palliatifs afin de rendre ce droit effectif. Mais l’idée est aussi d’écouter la parole de ceux pour qui ces soins palliatifs n’apportent pas la réponse attendue face à leurs souffrances autant physiques que psychologiques. Nous sommes donc en faveur d’un droit au suicide assisté ou à l’euthanasie.

Pourquoi cette prise de position suscite-t-elle des critiques récurrentes?

Le droit de mourir dans la dignité est majoritaire dans l’opinion publique, mais il mobilise aujourd’hui des mouvements très conservateurs, voire réactionnaires. Ils invoquent des arguments fallacieux et infondés pour remettre en cause le droit du mouvement mutualiste de participer au débat. Pour moi, sur un sujet aussi fondamental, il est important que les échanges restent de qualité.

RETROUVER LE DOSSIER COMPLET DE LA RÉDACTION DE VIVA SUR LA FIN DE VIE