L’aide médicale d’état dans le viseur du gouvernement

Blurred background in hospital. Patient on wheelchair and patient waiting for see doctor

C’est dans nos page qu’Emmanuel Macron s’était engagé, à quelques semaines de son élection à la tête du pays, « à ne pas remettre en cause le système fondé sur la solidarité qu’est l’aide médicale d’Etat (Ame) ». Deux ans plus tard, le vent semble avoir tourné. 

Le journal le Monde, dans son édition du 1er août 2019, révèle qu’une mission de l’inspection générale des affaires sociales et de l’inspection générale des finances étudie des pistes de réforme de ce dispositif réservé aux sans-papiers… à la demande du gouvernement. 

L’Ame couvre chaque année quelque 300 000 personnes, pour un budget avoisinant le milliard d’Euros, soit tout juste 0,5% des dépenses de santé. 

Pour Christian Reboul, référent immigration au sein de l’association Médecins du monde, qui s’exprime dans le journal Libération, « les économistes de la santé l’ont prouvé : une prise en charge tardive a un coût bien plus élevé pour la collectivité qu’un système de prévention organisé autour de la médecine de ville ». On le comprend aisément.

Hypothèses inquiétantes

Florent Gueguen, dans le journal l’Humanitéassure quant à lui, que ce projet de réforme « pose trois hypothèses qui sont toutes très inquiétantes ». Et il énumère : réduction du panier de soins, instauration d’un ticket modérateur, création de structures de soins spécialisées…

Par le passé, la Ministre de la santé a, eu l’occasion d’assurer, comme le rappelle le journal le Monde, que « à chaque fois que l’on tente de raboter quelques euros sur l’AME (…), les bénéficiaires accèdent plus lentement aux soins, arrivent bien plus malades dans les hôpitaux, ce qui, in fine, coûte beaucoup plus cher, sans compter le risque d’exposition infectieuse de la population française ».

Le rapport sera livré à la rentrée… avant l’examen parlementaire du budget 2020. Cqfd…