Les Grands chantiers de l’Assurance Maladie

CPTS

Thomas Fatome, directeur de la Cnam, était l’invité de l’Association des journalistes de la presse sociale (Ajis). L’occasion de faire le point sur les tests, le tracing et les chantiers qui mobilisent l’assurance maladie, en première ligne dans la crise sanitaire.

Le directeur de l’assurance maladie, Thomas Fatome, a rappelé la mobilisation de l’assurance maladie lors de la première vague de Covid-19, avec la prise en charge des prestations dérogatoires, comme par exemple la prise en charge à 100 % des téléconsultations ou la majoration d’urgence pour les actes réalisés sur des patients résidant au sein de structures d’accueil pour personnes âgées de type Ehpad.

Dans cette période de confinement, les agents de l’assurance maladie, dont 60 % télétravaillent, sont extrêmement mobilisés. Ils reçoivent 140 000 appels par jour, soit deux fois plus qu’en période d’activité habituelle. Et le site Ameli a reçu 11 millions de connexion pour la seule dernière semaine.

Le « contact tracing » qui a démarré avec le premier déconfinement mobilise beaucoup les agents de l’assurance maladie. 10 000 équivalent temps plein assurent une permanence 7 jours sur 7. Depuis la mi-mai, l’assurance maladie a contacté 5 millions de personnes, 1,5 millions de cas positifs et 3,5 millions de cas contacts.

« Les agents ont pris cette nouvelle mission de l’assurance maladie à bras-le-corps. Ils ont ainsi pu joindre 90 à 95 % des personnes concernées. Mais nous réinterrogeons nos modalités d’action pour essayer de faire baisser ce taux et voir ce que l’on peut améliorer. »

Thomas Fratome a rappelé les chiffres des tests réalisés en France : 1,5 millions de tests PCR par semaine et une montée en charge des tests antigéniques avec 250 000 déjà effectués depuis leur mise en circulation il y a quinze jours et qui ont permis de dépister 32 000 nouveaux cas de Covid : « Le développement sur tout le territoire et la complémentarité de ces deux tests seront au cœur de la stratégie du  » tester, tracer, isoler  » lors du prochain déconfinement », ainsi que des enquêtes plus approfondies auprès des patients zéro, technique du « rétro tracing ».

Thomas Fatome a pointé l’actualité récente de son institution. D’abord, la reprise des téléconsultations – 500 000 par semaine depuis novembre, alors qu’elles ne dépassent pas les 50 000 hors période de confinement – et le développement de la campagne vaccinale contre la grippe. Il a aussi souhaité alerter sur les risques de renoncement aux soins qui avaient été extrêmement élevés lors du premier confinement, tout comme ceux concernant les dépistages essentiels. L’assurance maladie s’est donc associée à la campagne de communication de Santé publique France incitant les Français à continuer à se soigner.

Dans les semaines qui viennent, l’assurance maladie recommencera à indemniser les professionnels de santé concernés par la perte d’activité. La situation n’a rien à voir avec celle connue lors du premier confinement (1 milliard avait été déboursé pour cette indemnisation) puisqu’une grande majorité de professionnels ont pu reprendre leur activité. Cependant l’indemnisation pourra être réactivée à partir du 1er décembre (sur la base d’une baisse d’activité depuis le 15 octobre) pour certains médecins, en particulier les chirurgiens dont les opérations non prioritaires ont été déprogrammées.

Thomas Fatome a aussi assuré que, dès que les vaccins anti-Covid seront disponibles et autorisés par les agences de santé, l’assurance maladie les prendrait en charge. Une provision forfaitaire est prévue à ce titre dans l’Ondam 2021.

La Covid a aussi amené une réflexion sur l’organisation des soins dans les territoires. Ainsi, de nouvelles missions seront dévolues aux récents CPTS dans le cadre des crises sanitaires : épidémies, catastrophe naturelle. Ils pourraient gérer des Plans blancs ambulatoires à leur initiative ou déclenchés par les Ars. Ces nouvelles missions donneront lieu à des financements additionnels.