L’hôpital public dans le système de santé

Atelier « L’hôpital public dans le système de santé », animé par Jean-Pierre Bail, chef de service chirurgie viscérale et digestive au CHRU de Brest, responsable du 3e cycle à la faculté, et membre du collectif inter-hôpitaux.

Avant on parlait de malades, soins et qualité de guérison, mais aujourd’hui ces mots sont remplacés par stock, flux et efficience. L’hospitalisation en France, c’est 61 % des lits et places situés dans des établissements publics de santé, 15% dans les établissements privés à but non lucratif (Espic), et 24 % dans les cliniques privées à but lucratif.  80% des pathologies médicales sont traitées dans le secteur public. Ce dernier est en retard sur le privé, avec 45 % en hospitalisation complète et 25% en ambulatoire. Le secteur public à 100% de formation pour les étudiants en médecine et de plus de 95% pour les futurs spécialistes. L’hôpital public dépense plus que la clinique privée, pour un même GHS tarifaire, mais ce ne sont pas les mêmes patients. Le public assure 99,6% des Services d’Urgence et d’Accueil (SAU).  

Jean-Pierre Bail et les participants ont proposé plusieurs pistes : Pour éviter que les CHU se retrouvent à faire face auxdéserts médicaux, il faut des praticiens enseignants, une co-responsabilité hôpital université, des maisons pour médecins pharmaciens et internes… Il faut également augmenter l’attractivité dans les hôpitaux, par les salaires (la France est au 23e rang sur 33 en Europe) et les conditions de travail, car les gens sont tentés d’aller dans le privé. 

L’accessibilité et la permanence des soins pour tous à un coût pour l’hôpital, qui est sous-évalué. Il faudrait réduire la part de T2A, dans les budgets hospitaliers, et opter pour un relèvement de l’ODAM. Les communautés de communes peuvent également porter la santé et organiser le maillage des territoires. « Il est nécessaire de sortir d’une logique purement comptable » « l’hôpitalpublic » a conclu Jean-Pierre Bail.