Préserver les libertés publiques en temps d’urgence sanitaire

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Dans le cadre de son Congrès de Brest, les mutuelles de France ont organisé un atelier de travail sur le thème : «préserver les libertés publiques en temps d’urgence sanitaire» avec Philippe Laville, Membre du bureau national de la LDH et Co-animateur du groupe de travail santé et bioéthique

Le système de santé en France était déjà malade avant la pandémie, explique Philippe Laville, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’homme et co-animateur du groupe de travail santé et bioéthique.

Philippe Laville a présenté quelques exemples, issus du constat de la gestion chaotique de la crise sanitaire, dont la faible anticipation des besoins, dans un contexte de détérioration importante du service public hospitalier depuis des années. Le manque de transparence et de confiance, ainsi que les déclarations contradictoires ont accru la dévalorisation de la parole publique (ex : masques inutiles, voire dangereux, pour ne pas avoir à reconnaître la pénurie, puis indispensables).

Les inégalités sociales se sont accrues, avec des commandes et distributions de protections plus ou moins prises en charge par les collectivités locales. Même constat avec les injonctions paradoxales (plein air, plages forêts d’un côté et de l’autre des transports en commun saturés et mal désinfectés, et des emplois mal protégés). C’est le risque de saturation  des services de réanimation et le manque de lits et de matériels pour répondre aux besoins, qui ont conduit à décider le confinement de l’ensemble de la population. Depuis sa sortie, aucun plan d’urgence n’a été établi pour le recrutement et la formation de nouveaux personnels soignants.

« Ce n’est pas une deuxième vague que l’on va subir, mais un tsunami », souligne une participante à l’atelier. « Dans les hôpitaux on parle en humains et non en chiffres, donc avec l’Etat on ne s’entendra jamais », déplore t-elle. Il est temps d’arrêter le débat mortifère et de fédérer le mouvement social. Il faut penser territoire, éducation et prévention, mais dans une démocratie représentative et sanitaire. Il faudrait également des gens de terrain chez les décisionnaires, qui pondent les protocoles en haut lieu.