Présidence du Cese : un mutualiste au palais

Thierry Beaudet
Thierry Beaudet - Photo DR

Instituteur de formation, militant associatif puis dirigeant mutualiste, Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, va désormais prendre les rênes de la troisième assemblée de la République : le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Originaire de Normandie, Thierry Beaudet est membre de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (Mgen) dont il a gravi tous les échelons, depuis son poste de directeur départemental adjoint du Calvados en 1998 jusqu’au bureau national en 2003, puis à la présidence à partir de 2009. Il passe le flambeau à Roland Berthillier en 2017 pour présider le groupe Vyv nouvellement constitué avec Harmonie Mutuelle. A partir de 2011, il préside également le groupe Istya intégrant la plupart des mutuelles de fonctionnaires, et succède, en 2016, à Etienne Caniard à la tête de la Mutualité Française.

« Agir pour une santé durable, faire de la solidarité un modèle d’avenir, penser la protection sociale non comme une charge mais comme un investissement d’avenir facteur de progrès humain, c’est cette conviction que je veux partager au sein du Cese », avait lancé Thierry Beaudet lors de l’annonce de sa candidature à la présidence.

Utilité et efficacité

Homme de dialogue et de conviction, il revendiquait, dans un article publié par La Lettre de l’assurance en 2015, sa proximité avec Jean Jaurès. N’hésitant pas à prendre des positions non consensuelles comme lors de cette tribune publiée dans Le Monde sur la fin de vie, il a su aussi mener la barque mutualiste de façon plus prudente, -trop diront certains !-, dans ses rapports avec les pouvoirs publics et notamment avec les représentants de la majorité gouvernementale actuelle. Issu d’une des branches de l’économie sociale, il n’en endosse pas moins sa fonction de « patron » mutualiste, même si, jusqu’à la dernière minute, le Medef n’a rien fait pour le reconnaître comme l’un des siens.

Thierry Beaudet, qui se définit comme « le candidat de l’utilité et de l’efficacité du Cese », prend donc les rênes d’une institution récemment réformée. Une institution ayant, selon lui, une chance historique de jouer un rôle de premier plan dans l’organisation de la démocratie participative. Dans cette optique, il espère ainsi « être le président de tous ceux qui veulent un Cese qui pèse et qui contribue à revitaliser le débat démocratique ».

Cela suffira-t-il à faire passer de l’ombre à la lumière une institution dont la fonction est d’abord consultative, souvent louée pour la qualité et la pertinence de ses travaux, mais dont le périmètre et les prérogatives demeurent limitées et les avis rarement suivis d’effet ?

Acceptons-en l’augure !

Louis Michel