Retraites : les Mutuelles de France appellent à se mobiliser à nouveau contre la réforme

Légende : La manifestation pour la retraite au depart de la Bastille, boulevard Beaumarchais. CGT. – mars 2022. copyright: Come SITTLER/REA
Légende : La manifestation pour la retraite au depart de la Bastille, boulevard Beaumarchais. CGT. – mars 2022. copyright: Come SITTLER/REA

Pour la Fédération des Mutuelles de France, le projet de réforme des retraites est « injuste, déséquilibrée et fait régresser les droits de tous ». Après la journée d’actions du 19 janvier, la FMF appelle une nouvelle fois les militants mutualistes à descendre dans la rue le 31 janvier.

« Après le succès de la mobilisation du 19 janvier qui a vu près de 2 millions de personnes dans la rue, la Fédération des mutuelles de France appelle de nouveau à prendre part à la journée d’action du 31 janvier prochain contre le projet de réforme des retraites. Cette réforme est faite envers et contre tous, en particulier les femmes et les catégories populaires. Elle aurait des impacts désastreux pour la santé. Plutôt que le sauver, elle affaiblirait le modèle social français et aggraverait les inégalités.», assure la Fédération des Mutuelles de France dans un communiqué

C’est pourquoi la Fédération, aux côtés de l’intersyndicale, appelle à la mobilisation contre ce projet. Et notamment lors du rendez-vous d’action qui aura lieu jeudi 19 janvier 2023

Prélever des temps de vie…

« Le Conseil d’Orientation des Retraites l’a dit, le système de retraite n’est pas en danger. Ce projet de réforme est une nouvelle illustration du dogmatisme libéral qui gouverne. Les ménages, et singulièrement les plus modestes, sont mis à contribution pour financer les besoins de la société entière. Et cette fois en prélevant des temps de vie. Les entreprises ne sont pas sollicitées. Les franges les plus riches de la population ne seront pas davantage mises à contribution », assure la Fédération dans son communiqué.. 

La population française vieillissant, les retraités représentent une part plus importante de la population. Or le gouvernement se fixe comme contrainte de ne pas ajouter de financement. Pour la FMF cet arbitrage conduit de fait, mais sans le dire, à choisir d’abaisser les pensions de retraite

Au-delà de l’espérance de vie sans incapacité

Pour les responsables de la fédération, cette réforme ne corrige en rien les injustices actuelles du système de retraite, au contraire. « Le report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite l’amène au-delà de l’espérance de vie en bonne santé sans incapacité ». 

Il aggrave les inégalités, compte-tenu des dynamiques d’emploi et de santé des seniors. Aujourd’hui, moins de 40 % des 60-64 ans occupent un poste. Et seulement 17 % sont retraités ou pré-retraités. Le reste est privé d’emploi. 

De nombreux métiers pénibles non reconnus

« La prise en compte de la pénibilité reste marginale dans le calcul de la retraite et dans les aménagements possibles. De nombreux métiers pénibles à différents titres ne sont pas reconnus comme tel au regard de la loi. 

L’entrée tardive en emploi et les carrières hachées, notamment celles des femmes, vont être particulièrement pénalisées par l’allongement de la durée de cotisation. Les décotes seront d’autant plus importantes. 

A peine supérieurs au seuil de pauvreté

Les minima annoncés à 1200 euros sont entendus uniquement pour des carrières pleines, profil désormais rare. Ils restent à peine supérieurs au seuil de pauvreté actuel et insuffisants pour vivre dans des conditions dignes. 

Pour les carrières longues et la pénibilité, le seul maintien des aménagements existants ne constitue en rien une avancée et les quelques ajustements annoncés sont insuffisants. »